mardi 18 février 2014

Jour 7 (partie 1) : Voyage vers les étoiles (lun. 30 déc. 2013)

A 0730 tapantes on prend un solide petit déjeuner avec un couple d'australiens. C'est vraiment étonnant combien de personnes peuvent passer de longues vacances en Amérique du Sud. Bref, ça discutaille et finalement on leur fait économiser un taxi en les amenant à l'aéroport.

Avant d'arriver, on refait le plein de la voiture. C'est toujours aussi « fun ». En premier, on vous sert (non, vous n'avez pas les doigts qui puent en repartant). En deux, on vous fait toujours vérifier avant de commencer à remplir le réservoir que le compteur est bien à 0. En trois, le pompiste a une machine à carte bleue dans la poche, pas la peine de courir à la boutique. En quatre, on vous montre que le montant entré dans la dite machine est bien égal à celui indiqué par le compteur. Trop fort.

Le vol jusqu'à Santiago se déroule sans problème. Le Pacifique est visible par le hublot de gauche [ph. 1]. Puis on survole quelques zones de culture [ph. 2 à 5].
Détail insolite : les nouvelles sont diffusées sur les télé de l'avion, on y voit la fiesta organisée en gare de Perpignan pour la première liaison en TGV Lyon-Madrid... C'est rigolo de voir ca à 12 000 km de la maison :-).

Pas de problème pour la correspondance à Santiago [ph. 6 et 7]. Le vol vers La Serena aussi se déroule sans anicroche [ph. 8 à 10].



Nous devons passer les 3 prochains jours dans un gite dédié à l'astronomie.

Notre hôte, Raymond, vient nous chercher à l'aéroport. Le premier contact est fort sympathique :D. Nous grimpons dans le 4x4 et nous partons. Nous faisons un arrêt dans un supermarché local pour finir les courses. Raymond est aux petits soins et vérifie que nous aimons ce qu'il a prévu au menu.

Allez zou, départ pour le gîte.

Certains se demandent comment j'ai trouvé cet endroit.

C'est simple, je télécharge chaque mois les podcasts de Ciel et Espace (http://www.cieletespaceradio.fr/). Il y a presque deux ans, un astronome amateurs avait raconté qu'il revenait d'un superbe séjour dans un gîte au Chili, tenu par deux français passionnés, dans un endroit perdu et magnifique. J'avais noté le nom "l'Hacienda des Etoiles" et j'avais pris contact avec Raymond et Nadine quelques temps après.

Malheureusement, la lune étant présente pendant les nuits des vacances de Noël 2012, le voyage s'est donc décalé à Noël 2013.

J'ai échangé quelques fois avec Raymond par mail durant ces 2 ans, et hop, nous sommes partis à l'aventure.


Nous poursuivons donc la route en discutant de plein de chose avec notre chauffeur. Je suis assis à l'arrière. J'avais préparé 2 ou trois caches dans la région, mais entre les nombreuses qui sont désactivées dans à La Serena et celle de la sortie de la ville qui avait l'air un peu paumée, je n'avais pas encore mentionné le sujet (après tout, on est surtout là pour voir le ciel, non ?).

Mais, comme je le fais souvent, un peu avant Ovalle, je mets le GPS en marche. Je sais qu'il y a une cache perdue sur une petite route du coin, mais, pour être honnête, je ne sais pas vraiment où nous sommes.

Z'y va, un truc de ouf !

Hein ? Quoi ? Non ? Si ! La fameuse cache perdue au milieu de rien est à moins de 2 km !! Et on s'en rapproche !!

Raymond est concentré sur la route, je lui dis :
- "Heu... on participa à un jeu et il y a une sorte de trésor à trouver dans un virage à 1 km de là."
- "Est-ce qu'on pourrait s'arrêter ? Ca ne prendra pas plus de 5 minutes.".

J'avoue qu'il a du mal à nous croire et me demande de répéter. Il se prête très volontiers au jeu. Je pars en courant vers la cache [ph. 1]. C'est plutôt risqué car la boite n'a pas été découverte depuis 21 mois. Mais c'est sans compter sur ma détermination. Je trouve la boite en moins de 5 minutes, non sans me piquer le doigt sur un cactus [ph. 2]. C'est vicieux ces trucs là !!

Raymond n'en revient toujours pas, car il connaît bien l'endroit. Il a quand même du se demander s'il n'avait pas à faire à un illuminé 10 minutes avant :-).




Nous reprenons la route. Elle borde le lac de "Embalse Recoleta". Il est terriblement bas. Les deux derniers hivers ont été très secs et le Chili est en grand déficit de pluie. Les panoramas sont superbes : désert de pierres et végétation parcimonieuse.

On continue à grimper sur la "petite route". On arrive à 580 mètres d'altitude. On laisse le départ d'une vallée : la route l'Antakari. Celle-ci mène dans la Vallée de l'Elqui où l'on trouve deux gros observatoires astronomiques : le Gemini Sud et le Tololo... mais nous y reviendrons. La route porte le nom de Route des Etoiles (Ruta de las Estrellas) :-) sympa !

En contre bas on trouve des forêts d'abricotiers. Il y a aussi de nombreux champs de mandariniers et d'orangers. On est surpris par le cri d'un perroquet !

Au bord de la route, à l'entrée d'un village, on voit un mannequin représentant un homme et son âne. Ils sont fait avec de la paille et habillés "comme des vrais". Raymond nous apprend qu'ils seront tous les deux brulés le 31 décembre à minuit pour marquer le début de la nouvelle année. Ces mannequins s'appellent le "viejite" (le petit vieux) [ph. 1].



Un peu plus loin, Raymond nous signale un endroit classé Monument National : il s'agit d'une forêt pétrifiée et d'un endroit où ont été trouvés de nombreux œufs de dinosaures.

A 730 mètres d'altitude : fin de la route goudronnée. Elle est remplacée par une route en terre. Au début, elle est en bon état. Le prochain village est la Huerta (7 km) puis El Romeral (17 km). Evidemment, on ne circule pas sur une telle route à 90 km à l'heure... donc il faut... un certain temps :-).

Le Chili est un pays riche globalement, mais les petits villages qui sont accrochés à ces montagnes ne roulent pas sur l'or et de vieilles habitudes ont encore la vie dure. L'une d'elle est particulièrement choquante pour des occidentaux : les décharges sauvages [ph. 1 à 3]. Nous en verront au moins deux. Elles révoltent Raymond (amoureux de la Nature s'il en est) qui nous promet d'aller secouer les puces de Monsieur le Maire.

La télévision est arrivée dans la vallée il y a quelques années seulement mais elle a apporté avec elle toutes nos sales habitudes de consommation. Beurk.



La route est assez souvent coupée par des oueds (rivières sèches qui deviennent de véritables torrents furieux après les rares pluies). Raymond nous dit qu'il ne pleut que 2 ou 3 fois par an, mais que ce sont toujours de très fortes pluies.

Pour franchir ces oueds, des petits passages en pierres cimentés ont été construits. Plusieurs sont en réparation. Dans ce cas, la route est déviée de quelques mètres et le 4x4 est bien vite indispensable. Les ouvriers que nous voyons travailler ne doivent pas avoir froid : le soleil tape fort !

On arrive à la Huerta : 930 mètres (et ça grimpe toujours). Toujours des pierres, des cactus, du soleil et quelques rares arbres. Encore quelques kilomètres et on tombe sur un énorme figuier couvert de fruits. Petite halte-dégustation. 5 chèvres arrivent rapidement et nous tiennent compagnie. Elles chapardent tout ce qui tombe de l'arbre. Les figues sont excellentes [ph. 1 à 4].



Raymond nous indique que les habitants de ces vallées ne sont pas vraiment propriétaires des terres qu'ils occupent. Ils forment plutôt des communautés. Je me rends compte que les 3 petits jours que l'on va passer ici ne me permettront pas de poser toutes les questions que j'ai au bout de la langue. La vie ici est vraiment différente de ce que nous connaissons en France, je regrette déjà de ne pas avoir plus de temps [ph. 1 et 2].

Autre remarque étonnante, bien que nous soyons perdus au milieu des montagnes, plusieurs maisons ont fait un arbre de Noël (on est le 30 décembre et Noël n'est pas loin !) et ont mis des guirlandes devant la maison. Personnellement, ça me semble complètement surréaliste.

Par moments, on se dit que cet endroit est loin de tout et abandonné. Mais non, la civilisation est bien là : une ligne électrique et une ligne téléphonique suivent la route [ph. 3].


La route se coupe en deux : El Romeral d'un coté et Minillas de l'autre. On suit la première direction.

Raymond nous montre un condor qui planne dans le ciel : impresssionnant. Dans ces montagnes, il y a aussi des renards et parrait-il des pumas (mais Raymond n'en n'a pas encore vus).

Coté civilisation, le téléphone fixe s'est arrété à La Helva, ici, seul le portable relie les hommes :-).

Tout à coup, le choc... ici... au milieu de (presque) nulle part... un BUS ! (quand je disais qu'ils vont partout). Deux fois par semaine, il fait la liaison avec Ovalle... un lien indispensable pour la vallée. Quelque chose me dit que ça doit être sportif :-).

On monte toujours... là... franchement... je commence à me demander où on va finir et *si* ça va finir :-), mais Raymond à le sourire et le moral, alors tout va bien.


Après El Romeral, fin de la route en terre. On s'engage alors sur un petit chemin [ph. 1 à 5] et on avance cahin-caha. On franchit un oued sur un petit pont [ph. 5] constitué de quelques troncs d'eucalyptus attachés ensembles. Là où ça devient "intéressant", c'est que c'est Raymond et son épouse qui ont fait construire ce chemin !!! Un bulldozer y a passé huit jours. Et le pont ? Facile, Bill : c'est Raymond qui l'a construit après qu'une pluie a emporté une partie du chemin. Ou là là :-) Ces deux français du bout du monde m'intriguent de plus en plus :-D. Je sens qu'on va bien se plaire avec eux !




Finalement, on arrive en haut de la montagne... 1655 mètres d'altitude. La vue est juste bluffante [ph. 1 à 5]. en contre bas "l'Hacienda" [ph. 6] nous attend avec ses quelques batiments d'habitation. En face, l'observatoire (oh coquin ! mieux qu'en rêve). Sur la gauche, au Nord, à environ 30 km, les coupoles du Gemini et du Tololo [ph. 7].



On remonte dans le 4x4 et on attaque une descente plus que raide (oui, j'avoue, je me suis un peu accroché au siège, mais Raymond reste concentré et calme tel un Maître Zen). A 1500 mètres d'altitude, on est devant le portail. ENFIN, on touche au but !

L'hacienda est juste épatante. Il y a plusieurs petits chalets (chambre pour les propriétaires, chambres pour les visiteurs, chalet salle à manger/salon/cuisine. Ils sont raccordés par des petits sentiers ou escaliers décorés par des plantes ou quelques objets [ph. 1 et 2].

Et tout ça a été construit par les deux compères. Incroyable !



Au sommet de la colline, derrière les habitations se trouve l'observatoire.
Après nous être installés dans un chalet (avec douches, toilettes, et tout le confort), Raymond nous convie à un apéro de bienvenue. On discute un peu du programme des 3 jours et des 3 nuits.

Il nous prépare un repas simple mais succulent : salade d'avocats, tomates et oignons en entrée puis côtes de porc et riz au piment en plat. Pour finir, de petits abricots bios à tomber.

Et puis... le crépuscule aidant, j'ai des fourmis dans les jambes, je ne tiens plus, j'ai l'impression que mon cœur bat un peu plus vite que d'habitude. J'essaie de ne pas trop le montrer, mais je suis comme un gosse. Ca fait 2 ans que je pense à ce voyage et des dizaines d'années que je rêve de me trouver au Chili. Je n'ai encore jamais vu le ciel du Sud dans de bonne conditions (je l'ai entraperçu une fois en plein Sydney, mais à part la Croix du Sud, je n'ai pratiquement rien pu voir).

Il faut que je "monte" à l'observatoire. Je récupère le matériel photo et c'est parti mon kiki. C'est raide, je suis chargé, mais peu importe, je cours presque.

Vitesse et précipitation n'ayant jamais été de bon alliées de quelqu'un de raisonnable, j'oublie plusieurs choses dont j'ai besoin. Peu importe je repars en courant vers la maison. Le chemin serpente sur la colline. Raymond l'a marqué de pierres peintes en blanc. C'est très utile la nuit car la simple clarté des étoiles les illumine.

On ouvre le toit de l'observatoire. Les doigts magiques de Raymond ont encore fait des miracles. Le toit coulisse sans problème et révèle plusieurs instruments...





5 commentaires:

  1. Reçu aujourd'hui :-) :
    Bonjour !
    Je suis au rythme de tes mails son superbe blog et je suis sincèrement impressionné !!!
    Félicitations pour ce superbe travail qui doit te prendre beaucoup de temps !
    J'espère que tout va bien pour vous deux !
    Je vous embrasse. À bientôt !
    Laurent

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  2. Reçu aujourd'hui :
    BONJOUR, on voyage sans se déplacer ,toujours aussi magnifique
    de la part de CHRISTIANE et DENIS

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  3. Reçu aujourd'hui :
    Merci pour la reprise de tes aventures.

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  4. Reçu aujourd'hui:
    hello grand chef
    bravo pour la suite du blog
    toujours aussi passionnant

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  5. Reçu aujourd'hui (facile de reconnaître l'auteur :-)

    Bonsoir Serge


    Que du plaisir en parcourant ton blog et tes commentaires SUPER! il est vrai que tu notais TOUT
    heureusement que je n ai pas dit des conneries
    Merci bcp de parler de nous en faisant rever ceux qui ne sont pas venu ici.
    on attend la suite ....
    Tout va bien il fait tjrs aussi beau et chaud
    Nous gardons un Très Bon Souvenir de vous deux
    Bien amicalement
    Raymond et Nadine

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