lundi 17 mars 2014

Jour 8 (partie 1) : Excursion dans le passé (mar. 31 déc. 2013)

Malgré l'heure à laquelle je me suis couché, 4 heures plus tard, je suis réveillé, non pas que le lit soit mauvais (bien au contraire) mais je suis excité comme une puce.

J'en profite pour recopier quelques pages de mon journal. Puis pour calculer la première photo en mode accéléré. Comme je le redoutais, les nouvelles ne sont pas toutes bonnes.

Après un solide petit déjeuner, je sors faire quelques photos du paysage [ph. 1 à 3] et de l'Hacienda [ph. 4 et 5].



Un peu plus tard, nous remontons dans le 4x4 pour partir vers le Pacifique.
Hé, hé, je ne pensais pas que nous referions le chemin aussi vite :-) mais la raison est bonne, nous partons visiter le parc Fray JORGE et la Vallée de l'enchantement (Valle del Encanto), tout un programme, non ?

Comme hier, il y a certains passages un peu délicats (en tout cas, pour moi) mais avec Raymond au volant, on passe de partout.

On repère un oranger couvert de fruits, idem pour un grenadier. Devant ça discute plantes, légumes, fruits et arbres :-).
Une maison arbore un drapeau chilien. Raymond nous dit qu'il a été mis là pour la fête nationale, le 18 septembre... nous sommes deux mois et demi plus tard !!!

On appelle le drapeau chilien "L'étoile Solitaire" (la estrella solitaria).

Voici ce qu'en dit l'ami Wiki :
- le rouge représente le sang des patriotes ayant lutté pendant l'indépendance.
- le blanc représente la neige des Andes.
- le bleu représente le ciel.
- l'étoile insiste sur l'unité de la république (à l'inverse d'une république fédérale).

Pour ne pas le confondre avec celui du texas, la partie bleue du drapeau national chilien est carrée et ne "mord" pas sur la bande rouge !



Même si on semble loin de tout dans ce désert minéral, les fermes aux alentours ont tout de même une école primaire à disposition. Mais comme partout le collège est loin. Beaucoup d'équipements ont été sponsorisés par l'Etat chilien qui aide ces régions un peu moins loties que les autres : par exemple des abris pour les chèvres ou des cultures en escalier.

La vallée regorge toujours autant de cactus [ph. 1 et 2]. Leur aiguilles font une dizaine de centimètres de long (aië).

On rencontre quelques habitants qui marchent le long de la route. Tout le monde se connaît. A chaque fois, on tape la discute. Entonnant de voir quelqu'un marcher 3 kilomètres à pieds sous un soleil de plomb pour aller chercher une botte d'herbe pour ses bêtes, alors que chez nous, certains prennent la voiture pour aller chercher une baguette de pain à 500 mètres de la maison !

Un perroquet nous salue ; puis on remarque un cactus rigolo : le cactus « sauteur » (car il s'accroche aux pantalons quand on marche près de lui)  [ph. 3, issue du web]. Ici il reste tout petit, mais rapporté en France et arrosé un peu plus, il se développe à vitesse grand V.


Après une courte pause à Ovalle, on reprend la route (la « vraie »). Ici l'irrigation a fait des merveilles : tout est planté : vignes, arbres fruitiers, oliviers. Au loin, en comparaison, les montagnes sont pelées.

Les petits personnages en paille qui brûleront cette nuit sont partout : le moindre patelin a le sien.


Sur la panaméricaine, on trouve les cultures d'amandiers les plus extraordinaires que j'ai jamais vues : des kilomètres de long.

Notre première cible était le parc national Fray JORGE (je vous conseille de vous entrainer à prononcer le nom de famille avec l'accent espagnol... ou là là ! ).

Il s'agit d'un espace de 100 km2 dans lesquels, 4 petits km2 jouissent d'un micro climat qui lui a permis de se couvrir d'une flore luxuriante. Ici, au Chili, au milieu de ces zones semi-désertiques, il nous est promis la jungle (ou presque !). Mais... arghhhhhhh... déception.... en raison des fêtes, on trouve porte close.

  Vous pouvez trouver plus d'information sur le parc Fray JORGE : ici.


Ca sera donc le plan B : la Vallée del Encanto.

On passe à nouveau par une énorme plantation : cette fois c'est du noyer !
De temps en temps on passe près (ou dans !) une rivière... et là... la magie de la vie s'opère [ph. 1 et 2] !



La Vallée del Encanto est une magnifique surprise. Il s'agit d'un parc protégé (d'environ 4 ha) dans lequel, perdus au milieu d'une superbe végétation [ph. 1 à 5]. On trouve des roches et des rochers qui témoignent du passage à cet endroit d'habitants. Ces vestiges n'ont été découverts qu'en 1946 et le site a été classé monument national en 1972.



Ces vestiges sont :
  • des pétroglyphes (petroglifos) : des gravures sur pierre [ph. 1 à 5]. Remarquez sur la [ph. 4] ce qui est interprété comme la gravure d'une comète.

  • de pictographes (pictografias) : des peintures rouges sur pierre [ph. 1 à 4].

  • des pierres tacites (piedras tacitas ou morteros) : des trous de forme cylindrique au fond arrondi [ph. 1 à 6].


Ces traces ont été faites par les Molles (prononciation : « moïé »).

On a trouvé des restes de plantes au fond de certaines pierres tacites, mais aucune trace d'habitation. Cela pourrait signifier qu'il s'agissait d'un site de cérémonie et pas d'un village. Les datations parlent du VIIe siècle après JC. Mais d'autres traces plus anciennes ont été repérées. Elles ont été laissées par des groupes de chasseurs-cueilleurs, il y a environ 4000 ans. Ce lieu a toujours dû avoir une importance particulière car l'eau y coule toute l'année, même en période de sécheresse.

Toutes les représentations que nous verrons sont soit géométriques soit humaines. Il n'y a pas d'animaux.

Les pierres tacites sont vraiment une curiosité. Chaque trou fait entre 10 et 15 cm de diamètre et 4 à 8 cm de profondeur. Ils sont regroupés en figures géométriques. On ne sait pas vraiment à quoi servaient ces « trous ». Certains y voient des représentations célestes, mais rien n'est sur. Nous nous baladons dans les site en suivant un petit sentier. Il y a une roche intéressante tous les 10/20 mètres.

Etrange que les chiliens ne fréquentent pas plus ce lieu. Il semble que la majorité des visiteurs ne viennent que pour y faire des pique-niques familiaux. En tout cas, ça fait bien notre affaire : il y a beaucoup moins de monde que lors d'une visite des jardins du Château de Versailles !

On progresse au milieu d'un environnement très minéral [ph. 1 à 5] mais dont les cactus ne sont jamais très loin. Un petit lézard [ph. 6] nous rappelle que malgré les conditions difficiles, des animaux sont là.




En plus des cactus [ph. 1 à 3], on trouve quand même quelques plantes [ph. 4 à 7]qui ont su profiter du peu d'eau et s'accommoder de la chaleur suffocante qui règne ici presque toute l'année et surtout en été.




En ressortant du parc, nous nous arrêtons au poste de garde. Le nouveau « ranger » est un ami de Raymond. Nous discutons et en apprenons un peu plus sur le site.

Retour vers Ovalle. En attendant Nadine, l'épouse de Raymond, nous faisons un tour dans la ville. C'est juste désert, irréaliste : tous les habitants sont chez eux ; bien sur, c'est le réveillon ! Un homme attire bien vite notre attention, en pleine rue, il propose aux rares passants de regarder dans un télescope ! Incroyable ! Moi je trouve que c'est une super idée. Pour avoir animé (plus jeune) des soirées d'initiation, je sais que si on arrive à captiver quelqu'un, il est super facile de le faire rêver et 5 minutes après avoir commencer, vous voyez des étoiles... s'allumer dans ses yeux :-).

Nous nous arrêtons sur la place principale pour y boire un jus de fruit préparé par une loquace colombienne avec laquelle nous devons presque nous battre pour qu'elle ne rajoute pas une dose pantagruélique de sucre dans le jus de fruit, à la mode chilienne :-). Juste à coté trône un magnifique arbre de Noël [ph. 1 et 2]... il fait pourtant 25 degrés (hi hi hi).



Malheureusement le bus devant ramener Nadine a beaucoup de retard, nous remontons de nuit vers l'observatoire.

A minuit pile, nous sommes sur la route, et nous voyons le premier "monsieur de paille" partir en fumée (désolé, je n'ai pas de photo, quel âne !).
Autour de lui des gens (jeunes et moins jeunes), boivent un coup et chantent. Ca y est, pour les fétichistes des nombres on a "basculé" dans la nouvelle année (j'ai toujours adoré cette expression !!). Dans le village d'après un autre brule, puis deux, puis trois. On en voit aussi dans les cours de certaines habitations un peu en dehors de la route :-).


On attaque la montée sur la route en terre.

Arrivés à la maison, je ne comprends pas d'où Nadine tire assez d'énergie pour nous préparer un repas de réveillon, après un voyage de 30 heures depuis le sud-ouest de la France via Madrid, Lima et Santiago ! Toujours est-il qu'à 01:00 nous sommes en train de boire une coupe de Champagne au Chili (ok ok, je n'ai pas changé, donc pour moi, ça sera un jus de fruit ! hi hi). Bonne année 2014 et un coup de chapeau à nos deux hôtes !!!

Après s'être restaurés, il est temps de passer aux choses sérieuses... retour vers les étoiles.





5 commentaires:

  1. toujours autant intéressant pour un premier passage
    .J attends deux ou trois jours pour revenir me baigner dans les commentaires si précis,fait avec netteté.tu peux tout rassembler et faire un livre............

    On en redemande.

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  2. Commentaire reçu par mail, le 19 mars:
    Tu nous gates, quel courage !
    Amitiés
    MC

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  3. Commentaire reçu par messagerie instantanée, le 19 mars
    Sinon bravo pour les nouveaux articles, super agréable a lire en plus.
    Très beau travail.

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  4. Feliz Ano Nuevo!!!
    La nuit ! la nuit! la nuit! on est impatient de lire la nuit, les étoiles....

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  5. TOUJOURS AUSSI INTERESSANT........
    impatiente de lire la suite .
    quel travail.
    Simone

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Merci par avance pour votre commentaire.
Ne vous étonnez pas, il sera "modéré", c'est à dire lu AVANT publication.
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