mercredi 29 janvier 2014

Jour 6 : Chiloé et Osorno (dim 29 déc. 2013)

Le réveil à 0830 est un peu dur, mais on est motivé, comme dirait Barack "Yes we can !".
On prend le petit déjeuner avec deux suisses (pas petits... oui, ok, j'ai honte !).
On n'oublie pas de faire la vaisselle :-) et hop on saute dans la voiture.
On quitte l'Hospedaje vers 0930. Le séjour aura été bref :-).

Cette fois, avec les indications de la nuit cette fichue cache tombe. Nouveau record (très très temporaire) d'austral-ité.

On reprend la route 5 vers le Sud. Le but c'est de faire une autre cache, mais cette fois, en jouant à Indiana Jones (ta ta la taaaa, ta la taaaa... bon là, il vous faut un peu d'imagination, mais normalement, vous devez connaître la musique :-) ).
On trouve la première petite route, on trouve la petite piste et on se rapproche à 50 mètres de la cache... Le GPS sonne : ça commence à sentir bon. Mais avant de trouver la petite boite il va falloir s'enfoncer dans la végétation, descendre un profond fossé [ph. 1], traverser une petite rivière, remonter de l'autre coté. Et en plus on réussit cet exploit sans se mouiller ni passer sous la cascade :-) [ph. 2].
Bon, okkkkk, j'exagère un petit peu, mais bon, quand même, c'était sportif :-)

Heureusement l'arbre qui contient le cadeau est reconnu bien vite... et cette fois, ça sera bien le record austral : on est à 42° 39' de latitude Sud. Wow, j'en suis encore tout retourné :-)



Les panoramas de  l'île Chiloé sont toujours aussi beaux [ph. 1 et 2].



On repart tous guillerets vers le village de Chonchi et son église ; en espagnol : Iglesia San Carlos de Borromeo, en français : Eglise Saint-Charles-Borromée (Classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO).
J'adore les couleurs jaune et bleu pastels du clocher et du fronton [ph. 1 à 3]. On visite [ph. 4 et 5]. Une messe est en cours (décidément, ils font que ça ou quoi ? ah ben, oui, c'est ce qui explique le nombre d'églises, donc on va pas se plaindre), mais on s'incruste :-).

Début de l'article de Wikipédia sur Charles Borromée (que je ne connaissais pas) :
Charles Borromée, en italien Carlo Borromeo, (Arona, 2 octobre 1538 – Milan, 3 novembre 1584) était un évêque italien du XVIe siècle, cardinal de l'Église, artisan de la Réforme catholique, qui fut canonisé dès 1610 par le pape Paul V.

Plus d'infos : ici.



Pour la prochaine étape, on trouve une petite route non goudronnée. On s'arrête pour laisser passer un troupeau de moutons.
On trouve, tout au bout, l'église de Vilapili ; en espagnol : Iglesia San Antonio, en français : Eglise Saint Antoine. Celle-ci aussi est fermée [ph. 1], mais on explore les alentours [ph. 3 et 4]. Elle est assez différente des autres : non seulement elle est très isolée, mais en plus elle est couleur « bois » (sans couleur). Les tuiles de parement (en bois, bien entendu) sont très fines : pas plus de 5 ou 6 mm [ph. 2] ; impressionnant.

On trouve juste à coté de l'église un superbe Araucaria araucana [ph. 3] et un autre plus près de l'eau [ph. 4].

Début de l'article de Wikipédia :
L’Araucaria du Chili (Araucaria araucana) est une espèce de conifères de la famille des Araucariaceae originaire de la cordillère des Andes. L'espèce se rencontre dans les régions de Biobío et Araucanía au Chili et au Neuquén en Argentine. C'est l'arbre national du Chili.
Il est parfois appelé désespoir des singes.

Plus d'infos : ici.



On repart vers le Nord en direction de Castro. On revoie quelques Palafitos [ph. 1 à 4]. Selon les marées, le panorama est très différent : on a de la chance : hier c'était marée basse, aujourd'hui marée haute (enfin, moins basse :-) ) !



On fait une pause pour visiter le marché artisanal [ph. 1 et 2]. Beaucoup de marchandises à vendre et, comparé à d'autres endroits, il n'y a pas de « made in China ».
On fait quelques emplettes dans une petite épicerie en face, pour acheter un pique nique (brugnons, bananes -pas locales- et avocats), et, zou, c'est reparti.



Cap au Nord, capitaine ! Le temps est toujours du crachin bien breton (c'est comme ça depuis la veille), mais en arrivant à Ancun, il refait soleil. Miam !

La traversée sur le Ferry  [ph. 1 et 2] nous semble plus courte qu'à l'aller. Dernières vus sur les églises de la côte [ph. 3 et 4]. On retrouve la Route 5 de l'autre coté et on file vers Puerto Montt, toujours à 70 km/h, arf !



Soudain, on passe sous une magnifique passerelle qui permettra aux piétons de traverser la future autoroute. Mais pour l'instant, cette construction part et aboutit... nulle part. Excellent !!!


On dépasse Puerto Montt et on continue vers Puerto Varas toujours par la 5 qui, ici, est enfin terminée : c'est une vraie autoroute. Mais aie, aie, aie, le tarif est digne de Vinci :-) 1100 $ (1.80 EUR) pour 13 km !
Puerto Varas est assez jolie et la Cathédrale [ph. 1] est très belle (mais fermée).
 
On fait une pause avant de quitter Puerto Varas. Petite balade sur la plage ou on récupère de petites pierres multicolores. (On ne dira rien aux autorités, mais j'en connais deux qui ont un petit bout du Chili dans leur salon). Et bien sur... Super Sergio met les pieds dans l'eau [ph. 2].

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On part sur la route 225 qui fait le tour d'un énorme lac : le lac Llanquihue.
Début de l'article de Wikipédia sur le lac Llanquihue :
Le Lac Llanquihue (lieu submergé en mapudungun), est un lac du Chili, situé dans la région des Lacs, dans les provinces d'Osorno et de Llanquihue. Il a une superficie de 860 km2 ce qui fait de lui le deuxième lac plus grand du Chili après le lago General Carrera. Il a une profondeur maximale de de 317 mètres et est situé à 70 mètres d'altitude. Il est dominé par le volcan Osorno.

Plus d'infos : ici.


Encore une route en travaux. Arf, on est puni ou quoi ? Mais quelle route ! On traverse des forêts d'eucalyptus  [ph. 1 à 4]; certains arbres sont justes énormes.
De l'autre coté du lac, on voit deux volcans (Calbuco  [ph. 5 et 6] et Osormo  [ph. 7 et 8])... l'un d'eux est notre but !
Dans ma première version du programme, on n'était pas supposé venir ici, mais lors d'un « Skype » avec un géocacheur américain avec lequel je discutais du programme, il m'a dit que nous devions absolument faire cette balade.
L'approche est déjà pas mal du tout... si le bout est à l'avenant, hummm.



Après seulement un quart du tour du lac, on quitte la grand route pour attaquer... la montée sur le volcan  [ph. 1 à 12]. Ce que je ne savais pas c'est qu'il s'agit d'un parc national ; la classe ! La route est très belle mais un peu étroite. Les virages s'enchaînent. La végétation est mono spécifique au départ, mais très vite, la terre riche du volcan permet à de nombreuses espèces de s'exprimer. Des montagnes de lupins (Lupinus polyphyllus) bordent la route.
Le fuchsia de la [ph. 2] est plus petit que ceux de Chiloé, mais bien joli et fleuri.

L'arbuste aux clochettes blanches de la [ph. 7] est un Pernettya mucronata ou Arbre à bonbons ou encore Herbe folle... c'est toxique et très hallucinatoire. Arf !

On reconnaît un joli Cyprès perdu au milieu de la fôret, sur la [ph. 9].

Impossible d'identifier la plante jaune des [ph. 10 et 11], tout ce qu'on sait, c'est que c'est une composée, qu'on appelle aujourd'hui des Asteracées.

Certain... le bambou de la [ph. 12] (Chusquea culeou de son petit nom) est un des rares bambous qui n'est pas originaire d'Asie, mais du Chili et d'argentine.
La spécificité de son origine géographique se double par une forme très différente des bambous "classiques".




Arrivée à la moitié de la monté, on fait une pause pour chercher... une cache.
On part d'un petit parking qui surplombe le lac (la vue est superbe), on emprunte un escalier qui s'enfonce dans la forêt (arbres immenses)  [ph. 2 et 3]et se transforme bien vite en sentier. Ca grimpe fort. On reconnaît bien vite l'arbre censé contenir la boite  [ph. 1]. On fouille. Et hop, la récompense est là... la boite est à sa place.

Bonus : il y a même une « pièce voyageuse » (geocoin). Yahooooo ! Ahhhh, nooooon, j'ai oublié le stylo ; retour à la voiture en courant, remonté à l'avenant et hop, on inscrit nos pseudos sur le petit « logbook ». On laisse un « TB » en échange. Et on redescend vers la voiture.




On reprend la route, il me semble qu'elle tourne de plus en plus et qu'elle est de plus en plus étroite. Plusieurs épingles à cheveux plus tard, on arrive... dans une station de ski (pour ceux qui ne suivraient pas, je rappelle qu'on est sur un volcan !!!)

Je vous laisse regarder les photos, mais avant, fermez les yeux et imaginez : le sol est rouge, brun ou gris foncé, couvert de pouzzolane (cette roche très légère crachée par le volcan lors des éruptions et pleines de billes d'air), devant, en contre bas, une vue à couper le souffle sur un lac qui ressemble à une mer intérieure  [ph. 1 à 2], des arbres sur la partie inférieurs de la montagne, mais rien autour, derrière une construction (restaurant, loueur de ski) et le départ d'un télésiège 2 places  [ph. 2 à 4] !!!
Le télésiège disparaît progressivement dans les nuages qui cachent le sommet du volcan (on ne le verra pas).
C'est juste surréaliste.



La température ne dépasse pas les 10 degrés. Etonnant après les températures caniculaires des premiers jours. Ca doit cailler en plein hiver !
Une demi douzaine de d'jeuns se lance à l'assaut de la montagne en VTT. Nous, on repart prudemment la route, la descente est impressionnante. Avec de la neige et de la glace, je crois que je ne serais pas fier. On reste prudents et on fait quelques pause pour ramasser des fruits, notamment de lupins.
Avant de redescendre, on peut parler 2 minutes du volcan. Il s'appelle Osorno.

Voila ce qu'en dit l'ami Wiki :
L'Osorno est un stratovolcan* situé entre la province d'Osorno et celle de Llanquihue, dans la région des Lacs au Chili. D'une altitude de 2 661 mètres, il est le volcan le plus actif dans le sud des Andes chiliennes.

Il s'élève à l'est du lac Llanquihue, connu mondialement comme symbole du paysage local. Le volcan domine également le lac de Todos los Santos. Sa dernière éruption date de 1869.

Charles Darwin aperçoit l'Osorno, de loin, lors de son second voyage sur le HMS Beagle et il est témoin de son éruption en janvier 1835.
Sa première ascension s'est faite en 1848 par Jean Renous.


* Et si vous vous demandez ce qu'est un stratovolcan... ne mourrez pas sans savoir... Wiki sait tout (ou presque) :

Un stratovolcan ou volcan composite est un volcan dont la structure est constituée de l'accumulation de coulées de lave, de tephras et/ou de pyroclastites au cours des différents stades éruptifs.
Ils prennent une forme conique à cause de leur lave pâteuse qui s'écoule difficilement, des retombées de cendres et de scories se faisant préférentiellement près de la cheminée volcanique et des dépôts laissés par les coulées pyroclastiques partant du sommet du volcan.
Leurs éruptions peuvent être explosives, de type vulcanien, strombolien, péléen ou plinien.

La forme du volcan est généralement conique ou emboitée lorsque à la suite de l'explosion du volcan, un nouveau cône se forme dans le cratère ou la caldeira. Ils atteignent en général de grandes hauteurs, parfois plusieurs milliers de mètres, et leurs pentes sont prononcées, parfois jusqu'à 45°.

Si vous voulez les définitions de termes scientifiques, visitez l'article et suivez les liens :-) : ici.

Arrivés en bas, au lieu de repartir directement vers Puerto Varras, on continue le tour du lac sur quelques kilomètres pour aller découvrir une boite supplémentaire et hop, on rebrousse chemin.

Le long de la route, le lac est beaucoup plus agité qu'à l'aller. Il y a d'assez grosses vagues, ça fait plus penser à la mer qu'à un lac. On arrive à Puerto Varras et on se met à la recherche d'un restaurant conseillé par l'amerloque :-) : Mediterraneo. C'est très bon. Franchement, un restau conseillé par un américain au fond du Chili, heureusement que Jean Pierre Coffe ne lit pas ce blog. C'est le monde à l'envers... normal... on est « en bas » (ok, je sais, blague à deux balles).
Au menu : Congre avec du riz aux légumes d'un coté et Poisson de roche avec du maïs à la crème (ce truc était juste à se pendre) !

On reprend la route vers Puerto Montt. Les 20 km sont avalés sans soucis. On trouve notre deuxième Hospedaje du voyage « la Vida su Mar ». La maison est coquette. La déco est un peu vieillotte (pas de photo de la protection en dentelle et vichy du rouleau de papier toilette supplémentaire, mais vraiment, ça valait son pesant de cacahuètes), mais la señora était très gentille.

On discute avec une française expatriée en Allemagne qui se prend 6 mois de vacances. Elle arrive d'Argentine. On lui donne quelques conseils pour la suite de son voyage (ce qu'on a vu et ce qu'on va voir) mais bon, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle veut la p'tite dame :-).

On a bien gagné une bonne nuit de repos... non ?