jeudi 23 janvier 2014

Jour 5 : Chiloé (sam. 28 déc. 2013)

Hummm... cette fois on se prépare pour le premier gros changement de région : on va quitter la Région Métropolitaine de Santiago pour la Xè région : "Les Lacs" (Los Lagos).

Savez-vous que les régions administratives du Chili sont numérotées ? ... et pour choisir les numéros, pas de prise de tête, on commence au Nord, par la Iè et on finit au sud par la XIIIè. La XIVè et la XVè ont été créées par la suite, donc, elles forment des exceptions, pareil pour la région Capitale.

Plus d'info ici.


Avant cela, il faut gagner l'aéroport.

Le voyage en bus s'avère un peu plus long que prévu (on s'arrête partout et comme tout le monde paie en liquide, on s'arrête longtemps ! Sans oublier qu'il y a plutôt foule (l'allée centrale est pleine de personnes debout, que beaucoup ont d'énormes sacs difficiles à porter et qu'il y a des travaux sur l'autoroute).
Bref, on arrive au terminal en pensant qu'on pourrait avoir raté l'avion.
Mais non, ça va. On se détend en faisant la queue. Quelques tracasseries administratives plus loin, on monte dans le navion.
Un Airbus... même ici, on retrouve un petot bout d'Europe.

Un grand bravo à LAN (les lignes aériennes nationales chiliennes) :
  • avions flambants neufs
  • super « cleans »
  • très bon service (pour un vol de 1h30 : écouteurs, boisson et 2 snacks à choisir sur une carte de 4 - pour les curieux : fruits au sirop, fruits secs, sticks au fromage, cake -, et, promis, ce ne sont pas des portions de fillette :-), ça change du néant sur les lignes intérieurs américaines ou des portions de biafras sur les lignes intérieurs de notre beau pays... meuhhhh non je ne critique pas Mme Air France, je sais qu'il y a un Commandant de Bord et une Chef de Cabine qui lisent ce blog, hi hi hi).
On est assis sur la gauche de l'appareil et volant vers le Sud, on a la vue sur la Cordillère des Andes et ses sommets [ph. 1 et 2].

Sous l'avion, le paysage est beaucoup plus vert. Soudains d'autres montagnes apparaissent : ce sont les premiers volcans [ph. 4 à 6]. Les formes sont différentes et beaucoup ont de la neige à leur sommet.
On atterrit, après 90 minutes de vol et 1035 km dans la petite ville de Puerto Montt capitale de la région avec ses 176 000 habitants.



Madame Avis nous attends (même si, nous, on attend un petit moment son employé!). On remplit les papiers et on file avec la voiture...

Le ciel est gris et bas, c'est l'été, mais on dirait qu'il va neiger (lol). C'est assez l'idée que je me faisais d'une ville de Patagonie (même si la vraie Patagonie ne commence qu'un peu plus bas). La ville est moche.

Il y a assez peu d'indications sur les panneaux routiers. Heureusement, le GPS de mon Windows Phone de course (le premier qui rigole est privé de dessert) et surtout beaucoup de flair du copilote, nous guident jusqu'au port [ph. 1 à 3] où se trouve la première cache de la Région.



On la trouve sans problème et on prend la direction du Sud vers l'île de Chiloé, notre prochaine destination.

On roule sur la célèbre Panaméricaine. Au Chili, elle porte le numéro 5 et est certainement la route la plus connue du pays.

Il y a beaucoup de travaux sur cette section donc on roule à 70 km/h sur une autoroute toute droite. Comme la 2è voie de la future autoroute est vraiment en gros travaux, les deux sens de circulations sont du même coté.

La panaméricaine est une route qui part de l'Alaska au Nord de l'Amérique du Nord pour se terminer au Chili (ou en Argentine selon les sources), au sud de l'Amérique du Sud.

Le trajet "pendant la traversée des 3 Amériques varie suivant les auteurs, mais elle n'en est pas moins une des "routes" les plus longues du monde (plus de 20 000 km !).

Plus d'info ici.


La végétation se compose de gros arbres. On repère facilement des pins, des sapins, des peupliers, des platanes, des eucalyptus et des mimosas.

On arrive au village de Pargua... Nouvelle épreuve pour les deux voyageurs : il faut prendre un ferry [ph. 1 et 2] pour une courte traversée (ben... j'ai bien dit qu'on allait sur une île, non ? Faut suivre !).

Comme toujours au Chili, la dernière voiture ayant à peine mis son frein à main, le bateau démarre. Ni la fermeture de la porte arrière, ni le paiement des billets ne sauraient retarder un transport public Chilien :-).

Sur le bateau, il y a quelques piétons, beaucoup de voitures, 1 gros bus (les lignes régulières vont jusque sur l'île) et quelques camions [ph. 3 et 4]. On paie le passage (10 500 $, 16 EUR) et on file en hauteur profiter du spectacle :-).

30 minutes plus tard, on débarque à Chacao [ph. 5] sur l'île de Chiloé (la 2è plus grande île du Chili, la 5è plus grande île d'Amérique du Sud, environ 190 km de long et 60 km de large).



Que sommes-nous venus faire dans ce patelin ? Principalement voir des églises qui ont la particularité d'être construites en bois et assemblées uniquement avec du bois (sans métal, mais on y reviendra un peu plus loin).

En bon touristes (on dirait des marseillais débarquant dans une station de ski après un an d'abstinence) on voit notre première église, on se précipite.
La route n'est pas goudronnée. L'église est toute rouge, elle nous avait frappée depuis le bateau. Arrivé devant... on se rend compte qu'elle a été transformée en habitation :-o [ph. 1 et 2].

On rebrousse chemin, mais une pause botanique s'impose. Les coté du chemin sont couverts de Fuchsia. Un prélèvement de fruits est « obligatoire » [ph. 3]. Non, mais, z'avez vu la taille des bestiaux ?


Il s'agit de Fuchsia magellanica. (pour nuls en botanique comme moi, OUI, Fuchsia s'écrit « chs » et pas « sch » (cela vient du nom d'un botaniste allemand : Leonhart FUCHS.

On met une majuscule à Fuchsia car il s'agit du genre et une minuscule à magellanica car il s'agit de l'espèce).

Le nom chiliens de ces petites choses énoooormes est "Chilcos".

Info du 25 janvier 2014... les fuchsias rapportés en France et mis en culture dans la serre de l'Ecole ont germé :-).


La route 5 serpente et surtout monte et redescend. Par moment on a un peu l'impression de faire des montagnes russes. Sur les cotés de la route, énormément de genêts en fleur : du coup, tout est jaune !

La première ville est Ancud [ph. 1 et 2]. Ancud fût la Capitale de l'île de 1812 à 1982, date à laquelle elle a perdu ce statut, au profit de Castro.

A l'entrée de la ville (40 000 habitants) une petite construction sert d'Office du Tourisme. On se gare sur un immense parking où nous sommes les seuls « clients ». On entre dans le chalet. La petite dame de service est intarissable. Je ne sais pas si elle est manque de visiteurs, mais on ne l'arrête plus. A l’écouter on pourrait passer 1 semaine dans la petite île sans s'ennuyer :-) .

Elle veut nous envoyer visiter un fort espagnol et même des colonies de pingouins ; puis on échange sur les fameuses églises. Elle nous donne une carte et on repart.

Certaines églises de Chiloé ont été classées au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'Agence de l'ONU en charge de l'éducation, de la Culture et des Sciences (l'UNESCO) en 2000.

Voilà, ce qu'en dit le site de l'UNESCO :
Les églises de Chiloé constituent un exemple unique en Amérique Latine d'architecture religieuse en bois. Elles représentent une tradition initiée aux XVIIe et XVIIIe siècle par des prêcheurs jésuites itinérants, tradition poursuivie et enrichie par les Franciscains au XIXe siècle et qui prévaut encore de nos jours. Ces églises illustrent l'extraordinaire richesse de l'archipel de Chiloé et témoignent de la fusion réussie de la culture et des techniques indigènes et européennes, de la parfaite intégration de son architecture dans le paysage et l'environnement, ainsi que des valeurs spirituelles des communautés.

Plus d'info ici.

Il y a plus de 300 églises et chapelles en bois sur l'île. 16 d'entres elles on été classées. La liste est donnée sur Wikipédia : ici.


Le premier vrai arrêt est pour l'église de Dalcauhe ; en espagnol : Iglesia Nuestra Señora de los Dolores, en français : Notre Dame de la Douleur (Classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO).
Malheureusement l'église est fermée et sa façade est en partie cachée par des palissades de travaux[ph. 1 et 2]. La dernière photo ci dessous est une photo provenant du web... sans les travaux [ph. 3].



On s'arrête aussi devant une plus petite église [ph. 1 et 2] qui ne fait partie de celles qui ont été classées mais qui nous plait bien. Elle est isolée et fait face à la mer.
Je réalise que je ne suis plus capable de trouver le nom... si quelqu'un peu m'aider, qu'il poste un petit mot :-).



Arrêt suivant : église de Rilán ; en espagnol : Iglesia de Santa Maria, en français : Notre Dame de Lourdes (!) (Classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO).
On entre dans l'église. On est tous seuls. Le plus surprenant, c'est l'odeur... ça sent le bois frais... On ne comprend pas. Moi j'avais en tête que ces églises classées étaient vieilles. Mais j'ai tout faux, ce qui est classé par l'Unesco au patrimoine Mondial de l'Humanité, c'est surtout le savoir faire des bâtisseurs.

Du coup, l'église de Rilán, dont le bois était complètement attaqué, a été entièrement refaite à neuf, il y a un an.
Des panneaux à l’intérieur montrent des photos et donnent des explications sur la reconstruction.

Les colonnes de la façade sont d'un joli bleu. L'édifice est surmonté d'un clocher formé de deux octogones blanc [ph. 1 à 6].


L'intérieur est lui aussi dans les tons de bleu, mais plus pastel [ph. 1 à 3].


On entre, et commence la visite, nous sommes les deux seules personnes dans l'édifice.
Tout à coup, la porte s'ouvre et une petite meute de 6 ou 7 personnes entrent en papotant comme des volailles dans une basse cour. Tout ce petit monde commence à s'agiter et ceux que nous avions pris pour des touristes sont en réalité le curé et quelques femmes venus mettre l'église en ordre pour la messe qui s'annonce.
- « On fait quoi ? On part ? On reste ? »
- « heu... je sais pas ! ».
Une des femmes monte soudain au niveau supérieur de l'église... pour aller sonner les cloches et annoncer l'office.

Alors qu'elle redescend, on l'interpelle pour lui demander si on peut monter nous aussi au niveau supérieur pour jeter un coup d'œil général sur l'église avant qu'ils commencent. Elle interpelle une autre personne et finalement tout le monde nous dit :
- « bien sur, montez et montez jusque dans le clocher, vous verrez mieux ! »
Et là, un truc de fous, nous voilà qui escaladons une première volée de marches. On fait quelques photos [ph. 1 à 3] et puis on continue à monter, par des escaliers de plus en plus petits [ph. 3 à 6], jusqu'à arriver à quelques mètres des cloches [ph. 7]. EXCELLENTISSIME !


Pendant notre visite, on peut admirer les pièces de bois qui s'emboitent les unes dans les autres et qui assurent la solidité de l'édifice [ph. 1 à 3].


La messe a commencé en bas, on redescend en silence et on les laisse. Superbe visite inattendue.


En quittant l'église, on remarque que les tuiles de parement en bois ne servent pas que pour les bâtiments religieux. Les maisons aussi en sont recouvertes [ph. 1 à 3].


Sur la place, devant l'église, on remarque deux jolis arbres :
  • une espèce du genre Dracéna ou Cordyline Australis (Dracaena indivisa) [ph. 1]
  • des trompettes des anges (Brugmansia sanguinea) [ph. 2]



Nous reprenons la route. Nous passons pour la première fois Castro, la Capitale de l'île. Nous faisons une pause pour voir les premier Palafitos [ph. 1 à 3]. Ce sont des constructions sur pilotis qui dominent la mer (et sont donc soumises aux marées, qui ici atteignent 7 mètres !!!).
Très joli !



Un peu plus au Sud, nous nous arrêtons à l'église de NERCON ; en espagnol : Iglesia Nuestra Señora de Gracia, en français : Notre Dame de Grâce (Classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO).
Nous trouvons porte close, mais nous en faisons le tour sous un crachin typiquement breton (une spécialité de l'île) [ph. 1 à 5].



Retour à Castro (40 000 habitants) qui est la capitale de Chiloé depuis 1982.

Nous nous arrêtons devant l'église de Castro ; en espagnol : Iglesia San Francisco, en français : Eglise Saint François (Classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO).
Ces couleurs nous font immédiatement penser à une construction Disney (oh !) [ph. 1 à 6]. Il nous semble avoir vu sur des cartes postales que les couleur furent moins bariolées, mais bon, peut-être que la peinture était juste un peu plus ancienne !
Un office étant en cours, la visite se fait discrètement [ph. 7 à 9].


On tente la cache située juste devant l'église. Nous sommes sûrs d'être au bon endroit. L'indice semble simple, mais non, rien de rien. Cherche que tu cherches. Rien, nothing, niente, nada. Grrr. Bon on reviendra, on va pas rester sur un échec quand même ?
 
 
On trouve notre Hospedaje (mi gite, mi auberge de jeunesse - NON, on rigole pas -, mi rendez-vous de routards). Elle s'appelle "La Torre de Babel", ça promet, non ?
La réservation depuis la France a été un peu sportive puisque leur ligne de téléphone fixe est perpétuellement en panne, mais le mobile et un site Web ont fait des miracles.

On s'installe et le proprio nous conseille un bon restau de poissons... Ni une ni deux, nous voilà partis pour "La Nouvelle Galice" (La Nueva Galicia) -il s'agit du premier nom de l'île, je savais pas !-.

Au menu, pour l'un : poisson grillé, pour l'autre : "cantato de salmon" (2 filets de saumons grillés avec saucisse et fromage sur riz. Voici un lien vers un site sur le restau : ici.
  Une des spécificités de la cuisine chilienne est de mélanger un poisson ET une viande dans le même plat. C'est un peu désorientant au début... et puis on s'y fait très bien.

Si vous voulez vous lécher les babines, lisez ce petit article : ici


Après dîner, 2è tentative pour la cache devant l'Eglise, 2è échec. Du coup, je lance un SOS aux derniers découvreurs en retrouvant du WiFi en revenant au gite. La première réponse arrive en moins de dix minutes et il en arrivera deux de plus pendant la nuit. WOW. Ca c'est de l'entraide :-).

Allez, buesnas noches. A demain !




 
 

3 commentaires:

  1. Toujours aussi merveilleux ce voyage et nous en profitons comme si nous y étions .
    Merci beaucoup a bientot pour la suite
    Christiane et Denis

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  2. comme d habitude...on s y croit.Magnifique commentaire.
    J' attends la suite
    Simone

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  3. Que de détails ton blog ! sacré boulot de fond et superbe exposé !!
    bravo
    biz, nat

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