Jour 2 : Santiago (mer. 25 déc. 2013)

C'est Parti pour la visite de Santiago (on ne dit plus Santiago du Chili).

Quelques généralités : c'est la plus grande ville du Chili : 5.1 millions d'habitants, 7 millions si on prend toute la "Région Métropolitaine" (1/3 des habitants du pays).

Elle a été fondée en 1541 et a toujours été la capitale, même à l'époque de la colonisation espagnole.

Elle est située dans une vallée. A l'Est, Cordillère des Andes est visible quasiment partout. Le français chez qui on logera à la fin du séjour nous dira que l'hiver (juillet et août - si, si, faut s'y faire - ) un gros nuage de pollution stagne sur la ville car les montagnes forment une barrière. L'altitude ? 510 mètres.
Le Nord du pays est à 2400 km, le sud à 2000... oui, c'est long !
L'Argentine à l'Est n'est qu'à 60 km, le Pacifique à l'ouest à 90... oui, c'est étroit !


Le quartier central historique

On commence sur l'avenue du Libérateur Bernardo O'Higgins. Faut quand même en dire un mot car dans chaque ville, il y a une avenue qui porte son nom.
Comme je n'écrirai pas mieux que Wikipédia... voici le début de l'article :

Bernardo O'Higgins Riquelme est un officier militaire chilien, né à Chillán le 20 août 1778 et mort à Lima le 24 octobre 1842. Il est considéré comme l'un des Pères de la Patrie Chilienne car il fut l'une des figures militaires fondamentales de l'indépendance et le premier chef d'État du Chili indépendant. Il dirigea le pays sous le titre de Commandeur Suprême (Director Supremo) entre 1817 et 1823, date à laquelle il se retira volontairement de la présidence afin d'éviter une guerre civile. À la suite de sa démission, il s'exila au Pérou, où il resta jusqu'à sa mort en 1842. Son nom d'origine, Ó Huiggín en gaélique, fut changé en O'Higgins par les Anglais car ils n'arrivaient pas à le prononcer. C'est avec ce patronyme que le père de Bernardo, Ambrosio O'Higgins s'installa et se fit connaître au Chili. http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernardo_O'Higgins

Le métro nous dépose à proximité de l'Eglise San Francisco (1586-1618). [ph. 1]
C'est la plus vieille de Santiago et elle a survécu à tous les tremblements de terre (et ici ils sont très nombreux).
Devant elle trône un "moaï". [ph. 2]
Bien sur, il s'agit d'une statue moderne ; rien à voir avec les superbes statues de l'Ile de Paques [ph. (web) 3], m'enfin, au moins, elle permet de rêver un peu.



On poursuit vers la Place de Citoyenneté (Plaza de la Ciudadania). [ph. 1]
Y trône un énooooorme drapeau chilien.

Juste au nord, le Palais de la Monnaie (Palacio de la Moneda). Siège de la présidence de la République. [ph. 2 à 5]
Incroyable on peut traverser le Palais. Bien sûr, il n'est pas possible de visiter les bureaux mais les deux cours intérieures se traversent de part et part et permettent de ressortir Place de la Constitution (Plaza de la Constitucion). [ph. 6]
C'est doublement émotionnel, non seulement parce que peu de palais présidentiels peuvent être visités mais aussi parce qu'il y a moins de 25 ans, le Chili était encore une dictature militaire dure.

Pour rappel, en ce 25 décembre 2013, le Chili à deux présidents Celui qui poursuit son mandat jusqu'au 11 mars 2014 : Sébastian PIÑERA et celle qui a été élue début décembre et qui prendra la suite le 11 mars : Michelle BACHELET. Encore plus étonnant, Michelle BACHELET va retrouver le Palais de la Moneda puis qu'elle a déjà été présidente une fois : de 2006 à 2010 (la constitution interdit de faire deux mandat successifs). Pour ceux qui n'ont pas bien suivi l'histoire politique chilienne, il faut se rappeler que le socialiste Salvador ALLIENDE a été président du 3 nov. 1970 au 11 sept. 1973, jour où il a été renversé par un militaire : le général PICHOCHET. Celui ci a gardé le pouvoir jusqu'en 1990, mais depuis, tous les 4 ans un nouveau président est démocratiquement élu.

Sur la Place de Constitution, on trouve, tout autour, d'étranges arbres avec de jolies fleurs roses et un cœur foncé.
Ce qui est étrange, c'est que certains sont caducs et sans feuille (la majorité) [ph. 2] avec plein de fleurs et de fruits remplis de jolies graines jaunes vif [ph. 3] et d'autres sont couverts de grandes feuilles vertes proches de la forme et la dimension de celle du platane [ph. 1].

 

Apparemment il s'agirait d'un arbre du genre Lagunaria mais en faisant des recherches avec la fleur et le fruit, bingo !  trouvé ! c'est en fait un joli arbre australien : le Brachychiton discolor de la famille des Sterculiacées. En tout cas un petit prélèvement de graines (avec un peu d'acrobatie) et ce 9 janvier 2014, essai de germination sous serre chaude pour essayer de l'acclimater dans le sud de la France pour l'étudier un peu plus.

En quittant la Place de la Constitution et ses drapeaux, on découvre des bâtiments assez "parisiens" [ph. 1] et on file vers l'Ancien Congrès National (Ex Congresso Nacional) [ph. 2 et 3].
Ce bâtiment regroupait la Chambre des Députés et le Sénat jusqu'à la magistrature de Salvador ALLENDE. Après le coup d'état de 1971, le général PINOCHET a déplacé les deux chambres à Valparaiso (sur la côte).
Je suis un peu perdu sur l'endroit où le Congrès se réunit aujourd'hui. Certains sites disent que le Sénat se réinstalla dans ses anciens murs en 2000 et la Chambre en 2006, mais sur le site officiel on voit des photos de sessions prises dans le Palais du Congrès à Valparaiso...
Faut que je mène l'enquête.



On arrive ensuite sur la Place d'Armes (Plaza de Armas). Comme dans beaucoup de villes chiliennes, il s'agit de la place principale de la cité.
On y trouve une drôle de statue qui semble avoir perdu la tête [ph. 1] et aussi la Cathédrale de Santiago (1748-1800) (plus d'infos : ici) [ph. 2 à 5].



Enfin, grand moment... la première cache de Santiago.

Située devant la façade du Musée Historique National, elle se cache derrière une gouttière (c'est joueur ces bestioles). Mais surtout, elle s'accapare, temporairement, quelques records : la plus au sud : 33° 26' et la plus loin de la maison : 11 648 km ! Arf. Bon, le plus dur sera de jouer avec les Moldus : comme dans Harry Potter, il ne faut pas que ces "non-initiés" se rendent compte du petit manège qui se joue sous leur yeux : on recherche la boite, on attrape la boite, on ouvre la boite, on inscrit son nom sur le papier et replace le papier dans la boite on recache la boite et on repart l'air de rien... :-). Tout un art !

Après tous ces efforts on a bien droit à un petit réconfort !

On avise un petit restau mais une fois à l'intérieur, on se rend compte qu'ils préparent des pizzas (hein ? venir si loin pour manger une pizza ???) mais à la mode chilienne (bon, ok, ça ira, de toute façon, il faut faire une pause).

Le "pizzaiolo" a beau avoir 45 ans, il doit être en stage ! Son travail consiste a entasser une foultitude d'ingrédients sur une petite pate de 15 cm de diamètre.
Mais le bougre a plusieurs défis à relever : lire la liste des ingrédients composant chacune de  nos deux pizzas commandées (il y reviendra au moins 10 fois pour chacune) ; puis les installer. Et c'est là que ça se corse. D'abord le management veille : sa patronne le regarde du coin de l'œil et désapprouve ouvertement. Du coup l'apprenti cuisinier se trompe d'ingrédients, ne coupe pas les tranches de fromage dans le bon sens, n'en met pas le bon nombre, etc.
Franchement c'est lamentable et on a de la peine pour lui.
Finalement, le cuistot est renvoyé à des tâches subalternes par le patron et c'est lui qui finit les deux petites pizzas. Le spectacle nous aura tout de même occupé 15 minutes :-).
Le ventre plein nous repartons

Le Chili regorge de parcs ; les rues et les jardins ont des arbres partout : on en prendra plein les yeux. Outre le bougainvillier, un arbre qui semble très apprécié est le jacaranda [ph. 1].
On en trouve dans toutes les petites rues qui nous mènent vers notre prochain point d'intérêt : la Basilique de la Merci (Basilica de la Merced) qui date de 1795 [ph. 2 & 3].
Sa particularité ? elle renferme une des 29 tablettes rongorongo répertoriées dans le monde (il s'agit de tablettes venant de l'Ile de Paques dont le système d'écriture n'a toujours pas été déchiffré. Plus d'infos ici) [ph. (web) 4].



Direction un parc de la ville situé sur la colline Sainte Luce (Cerro Santa Lucia) [ph. 1].
Cette colline fut conquise par Pedro de VALDIVIA un conquistador espagnol, le 13 décembre (jour de la Sainte Luce) 1541. C'est l'acte fondateur de la ville de Santiago de Nueva Extramadura (ancien nom de la ville).
La colline renferme un fort [ph. 2 à 4] et de très beaux jardins [ph. 5 et 6]. Les panoramas sont spectaculaires [ph. 7 à 10].

Je suis sur que les amateurs de plantes vertes auront reconnu un dracena sur la [ph. 5].
J'en ai un dans mon appart, je le trouvais "joli"... 130 cm de haut... mais bon, là... évidemment... j'ai pleuré quand j'ai vu celui là :-).

En repartant de la Coline Sainte Luce, on change de quartier.

On marche vers le Nord. On laisse le Palais (musée) des beaux arts [ph. 1] et le petit parc en face [ph. 2 à 5].

On y reconnaît un bougainvillier  [ph. 4] mais aussi un palmier jubaea chilensis (local) et un araucaria heterophylla [ph. 3] tout aussi local d'origine.

Le marchand de barbe à papa fait tourner fon "fourneau" à la force du molet :-) [ph. 5]

On croise le fleuve qui traverse la rivière Mapucho [ph. 6].
Les eaux sont particulièrement rapides et très rouges. La couleur est due principalement aux rejets de certaines mines de cuivre (la 1ère industrie du pays) situées plus à l'est, en amont de Santiago.

On arrive au Bario Patronario, un quartier plus populaire et plus métissé que le centre historique. Beaucoup d'immigrants s'y installent. Si vous voulez gouter aux délices de l'Orient, c'est ici qu'il faut venir:-).

Pour nous c'est surtout l'occasion de dénicher une petite cache magnétique et quelques jolis exemplaires de maisons "décorées" : admirez les couleurs ! [ph. 1 à 4]

Si vous n'étiez pas sûr de savoir si les palmiers poussaient haut, regardez celui de la [ph. 5].

Comme partout dans les ville chiliennes, on croise également des chiens errants. Quand je dit partout, c'est vraiment partout, y compris dans les terminal de bus :-) Mais aucun ne s'est montré agressif ! [ph. 6]


 

On fonce ensuite vers une des « attractions » de Santiago : la colline Saint Christophe (Cerro San Cristobal).

Elle est connue de tous pour plusieurs raisons : elle est très haute (880 mètres d'altitude, soit 300 mètres au dessus de la ville) et se voit de partout mais surtout elle abrite une vierge blanche, éclatante de 22 mètres en son sommet (14 mètres pour la statue et 8 mètres pour le piédestal, pour être précis !!). [ph. 6]

Par contre, peu savent qu'en 1903, on y a établi l'observatoire astronomique de Santiago. Il portait alors le nom de Observatoire Mill. Il a depuis été rebaptisé Observatoire Manuel Foster. Il a la particularité d'être le jumeau de l'observatoire Lick (1876-1887) construit par l'Université de Californie près de San Jose. Ce dernier a été un des premiers observatoires construits en haut d'une montagne (plus de 1200 mètres d'altitude) et ayant nécéssité la création d'une route dédiée où tous les matériaux de construction furent montés à dos de mule ! Plus d'infos sur l'observatoire Lick : http://fr.wikipedia.org/wiki/Observatoire_Lick

On y accède par un splendide funiculaire [ph. 1 à 3 . Il y a une gare intermédiaire qui dessert le zoo de Santiago, puis le train stoppe au sommet.
La haut, au pied de la vierge un grand espace de prière [ph. 4] où des messes peuvent être dites et derrière un magnifique parc/forêt [ph. 5].

Les deux geocacheurs en visite partent dont d'un bon pas pour chercher une boiboite perdue sur le bord de la route qui mène à deux magnifiques piscines un peu plus loin. A l'arrivée, il faut faire un peu de crapahutage, mais l'effort est récompensé par une jolie boite. Pour la peine, on y laissera un TB (objet voyageur). Je pensais qu'il voyagerait un peu en Amérique du Sud... pas de chance, il est récupéré le lendemain... par des Suisses qui décident de le ramener en Europe. Argh. Quand ça veut pas,... ça veut pas...

Redescendu par le funiculaire, on fait une pause en dégustant un Mote con Muesillo. Alors là, j'avoue que j'avais été plutôt circonspect en préparant le voyage et en découvrant cette boisson. Mais finalement c'est super bon.

Voici la recette recopiée depuis Wikipédia : Le mote con huesillo est une boisson rafraîchissante, sans alcool, chilienne, à base de blé cuit (mote de trigo) et de pêche séchée (el huesillo). Sa préparation consiste à laver et rincer le huesillo toute une nuit. Puis on le cuit pendant une trentaine de minutes dans de l'eau sucrée ou avec un morceau de cannelle (au choix). Des variantes existent en ajoutant la peau de l'orange et du clou de girofle. Parallèlement on cuisine le mote dans l'eau puis on le fait sécher. Il se sert dans un grand verre, bien frais, avec 2 huesillos, le jus des huesillos et le mote. Généralement, il se vend dans les stands, par des vendeurs ambulants dans les rues de tout le pays, et sert de rafraîchissement durant les mois d'été.

Puisque les batteries sont rechargées, il est temps de repartir. Il est 20:00... toujours pas de fatigue. Incroyable:-). Merci la classe Affaires d'Air France.


Après une pause auprès d'une magnifique fontaine et après une douche à l'hôtel, on décide de ressortir pour finir la soirée par quelques recherches "cachesques".

Dans le Géocaching, il existe des caches spéciales qui nécessitent la résolution d'une énigme avant de comprendre où elles sont cachées.

Si vous voulez essayer.... 1) le puzzle 2) la vision en relief (stereogrammes): 3) le Soduku :  Les règles sont celles du Soduku avec une spécificité : chaque case représente un bâtiment de hauteur égale au chiffre dans la case. Les nombres sur les bords du jeu montrent le nombre de bâtiments visibles depuis cet endroit. Les bâtiments les plus grands cachent les bâtiments plus petits situés derrière. Si vous avez trouvé une solution, vous pouvez me l'envoyer. Le premier à trouver, gagne... toute ma considération :-).

Et hop, 3 caches plus tard, on cherche et on trouve (malgré un quartier très résidentiel) un bon petit restau. Ce soir ça sera poisson.  MIAM.


Retour en métro... arrivés à la station impossible d'acheter un billet, les guichets sont fermés.
Qu'à cela ne tienne, le garde nous fait entrer gratis.
Nous avons une correspondance. Je commence à penser qu'on risque d'avoir raté le dernier. Bingo. On nous dirige vers la sortie.
Bon on se calme... une chasse au bus commence.
Comme il faut une carte et qu'on n'en a pas, on joue les touristes dans un espagnol moyen, je dis on conducteur "Bonsoir, nous voudrions deux billets s'il vous plait". Il explique qu'il faut la fameuse carte, puis finit par nous faire signe de monter sans payer...
Le retour le moins cher du séjour:-).

Allez... Dodoooooooooooooooooooooooooooooooooo.